Ne pas cibler les entreprises
Le mouvement des Gilets Jaunes occasionne des perturbations qui se font sentir pour de nombreux acteurs économiques. En Loire-Atlantique, les centres commerciaux ont enregistré une baisse d'activité de 18,5% durant les trois premiers jours du mouvement, les joailliers faisant même état d'une baisse de chiffre d'affaires de 68%.
Ce mouvement social intervient au moment où de nombreux professionnels s'apprêtent à réaliser une part significative de leur activité annuellle avec les fêtes de fin d'année. Mais il commence à toucher plus globalement toute l'économie, certains industriels du territoire s'inquiétant de possibles arrêts de production en raison de ruptures d'approvionnement.
Rôle central des corps intermédiaires
"Au travers de ce mouvement, les français dénoncent une fiscalité qu'ils jugent trop élevée. Il ne s'agit pas de prendre position sur le fond de ce dossier. Ce mouvement doit évidemment pouvoir s'exprimer, mais il ne doit pas cibler les entreprises et leurs collaborateurs. On doit pouvoir manifester, mais attention au blocage de l'économie. Cela peut avoir des conséquences graves qui peuvent se traduire par des mesures de chômage partiel pour les entreprises les plus impactées", indique Yann Trichard, président de la CCI Nantes St-Nazaire.
Ce mouvement social spontané, né via les réseaux sociaux et à l'écart des organisations traditionnelles, éclaire également sur le rôle central des corps intermédiaires.
"Les corps intermédiaires, les syndicats en particulier, savent encadrer ce type de mouvement pour qu'il puisse se dérouler sereinement. Pour sortir de ce mouvement des Gilets Jaunes, il faut passer par la discussion et la négociation, et pour cela il convient de s'appuyer sur les corps intermédiaires qui constituent des lieux de médiation et de dialogue. Laurent Berger de la CFDT a proposé à l'exécutif de réunir ces corps intermédiaires pour construire un pacte social de la transition écologique. C'est une proposition intelligente", ajoute Yann Trichard.