Concilier protection et développement
Le 17 janvier 2018, le gouvernement annonçait l’abandon du projet de transfert de l’aéroport de Nantes Atlantique vers Notre-Dame-des-Landes. Suite à sa cette décision, la CCI Nantes St-Nazaire, qui porte la voix des 50.000 entreprises du territoire, s’implique dans la concertation publique sur le projet de réaménagement de l’aéroport de Nantes Atlantique et prend position en faveur d’un projet à la hauteur des enjeux, indispensable au développement de l’Ouest de la France et à sa connexion à l’international.
Organisé le 13 juin par la DGAC, sous l’égide de la CNDP, dans les locaux de la CCI Nantes St-Nazaire, l’atelier de concertation publique dédié aux acteurs économiques a de nouveau mis en lumière des prévisions de trafic passagers pour l’aéroport de Nantes Atlantique sous estimées par la DGAC au regard du développement économique et démographique qu’enregistrent la Loire-Atlantique et les Pays de la Loire. La CCI Nantes St-Nazaire salue donc la décision de la CNDP de commander à un organisme indépendant une nouvelle étude de prévisions du trafic aérien à Nantes Atlantique, dont les résultats seront dévoilés le mois prochain.
« Si on veut réaménager la plateforme pour les trente prochaines années, il faut pouvoir se baser sur de vraies prévisions, qui tiennent compte de la dynamique territoriale. Sinon, le risque c’est de déboucher sur un réaménagement a minima », note Yann Trichard, président de la CCI Nantes St-Nazaire.
Dans un premier temps, il convient de traiter plusieurs urgences pour l’aéroport de Nantes Atlantique, et ce sans attendre le renouvellement de la concession prévue fin 2021. Aux premiers rangs de ces urgences figurent une extension de l’offre de stationnement via des parkings silos, le réaménagement de l’aérogare pour fluidifier le parcours clients, et la facilitation de la circulation de la navette TAN vers l’aéroport.
Protection exemplaire des populations
Le projet de réaménagement devra s’accompagner d’une protection exemplaire des populations, comme s’y est engagé le Premier ministre le 5 juillet 2018. En matière de protection des riverains, la CCI Nantes St-Nazaire préconise notamment une politique d’indemnisation exemplaire en matière d’isolation phonique, voire de droit de délaissement permettant de racheter les logements, mais également le déplacement d’équipement publics, en particulier scolaires, situés dans les zones les plus exposées aux nuisances sonores.
L’interdiction de vols programmés sur la tranche horaire minuit-6 heures, tout en permettant aux avions basés de pouvoir atterrir en cas de retard imprévu, devra également être mise en place. Enfin, la CCI Nantes St-Nazaire préconise pour les compagnies aériennes basées à Nantes Atlantique une obligation progressive d’utiliser des avions de dernière génération sur les créneaux horaires les plus critiques afin de réduire les nuisances sonores pour les riverains. Cette incitation fait d’autant plus sens pour le deuxième bassin industriel aéronautique français, l’aéroport Nantes Atlantique pouvant constituer ici une véritable vitrine des savoir-faire et innovations de la filière.
Un aéroport performant pour le développement économique et l’attractivité
Ce projet de réaménagement doit déboucher sur un aéroport performant, indispensable au développement économique et à l’attractivité du territoire. Alors que la région Pays de la Loire affiche le taux de chômage le plus faible des régions françaises et que ses perspectives de croissance sur-performent la moyenne nationale grâce au développement de ses milliers de PME et ETI en France et l’international, ces dernières doivent bénéficier d’un accès aux marchés grâce aux connexions à des hubs internationaux et au déploiement de lignes aériennes directes. « Il ne faut pas casser cette dynamique car ce sont les entreprises qui créent de l’emploi sur nos territoires. Un aéroport sous-dimensionné casserait cette dynamique et nuirait à l’attractivité », ajoute Yann Trichard. Ce besoin de connexions avec l’international est d’autant plus important au moment où le secteur du tourisme est en plein développement sur la métropole nantaise et alors que les échanges et les coopérations en matière d’Enseignement Supérieur et de la Recherche nécessitent plus que jamais la présence de liaisons aériennes performantes.
Fort de ces éléments, un réaménagement a minima, destiné uniquement à gérer les contraintes déjà constatées, ne peut pas constituer un projet réaliste pour la CCI Nantes St-Nazaire, et serait même contraire aux engagements pris par le Premier ministre.Un réaménagement de Nantes Atlantique à la hauteur des enjeux suppose que l’ensemble des hypothèses soient étudiées et que le délai d’une mise en service à horizon 2025 puisse être tenu.
Il n’appartient pas aux acteurs économiques de militer pour telle ou telle solution technique, mais la CCI Nantes St-Nazaire soutiendra celle qui permettra de répondre aux enjeux évoqués précédemment.
Parallèlement au projet de réaménagement de la plateforme, la question de son accessibilité terrestre devra également être traitée. Le développement du trafic passagers de Nantes Atlantique, couplé à la croissance démographique qu’enregistre la Loire-Atlantique, nécessite de nouvelles capacités pour le périphérique nantais et pour le franchissement de la Loire au niveau du Pont de Cheviré, mais également la desserte de l’aéroport en transports collectifs.
