Mobilisation de la CCI
Engagé depuis trois semaines, le mouvement des Gilets Jaunes entraîne de sérieuses baisses d’activité pour de nombreuses entreprises de Loire-Atlantique.
La Chambre de de Commerce et d’Industrie a lancé une enquête d’impact auprès de ses ressortissants. 838 y ont répondu. 69% des chefs d’entreprises se disent impactés par le mouvement, 44% d’entre eux accusant une baisse de 10 à 30% de leur chiffre d’affaire, 19% une chute entre 30 et 50%.
En cette période de fêtes de fin d’année, il est capital que l’activité commerciale puisse fonctionner, faute de quoi des mesures de chômage partiel devront être prises dans certaines entreprises, tandis que d’autres ne pourront pas verser de primes de fin d’année ou d’intéressement si leur baisse d’activité se poursuit.
Le mouvement des Gilets Jaunes pose de réelles interrogations mais ne doit pas se retourner contre l’ensemble des salariés. Dans une lettre ouverte, ceux de l’Hypermarché Leclerc de Pontchâteau l’expriment clairement en ces termes : «Nous salariés de chez Leclerc comprenons votre colère. Nous aussi, année après année, voyons notre pouvoir d’achat diminuer. Mais aujourd’hui pour nous, c’est la double peine. Nous subissons depuis deux semaines des blocages ciblés qui mettent en danger la situation économique de notre entreprise. Malgré l’enseigne Leclerc, nous restons une PME locale de 220 salariés. Derrière ces 220 salariés, c’est 220 familles qui sont impactées. Ces blocages répétitifs menacent les emplois de certains d’entre nous et notre pouvoir d’achat par le biais de nos primes ».
poids de la fiscalité
Oui, la question du poids de la fiscalité en France doit être traitée car ce mouvement met en exergue un sentiment de ras-le-bol fiscal chez les Français, et ce au moment où un rapport place la France en première place de la zone OCDE en termes de pression fiscale, devant le Danemark, avec un taux de prélèvements de 46,2 % du PIB en 2017.
Cette accentuation de la pression fiscale concerne les français et leurs entreprises, la Cotisation foncière des entreprises ayant par exemple bondi de 20% entre 2012 et 2017, pendant que la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE] progressait de 7,1% (source INSEE et DGFIP).
Le mouvement des Gilets Jaunes doit pouvoir s’exprimer, mais il faut que les libertés de circuler et d’entreprendre soient respectées, faute de quoi notre tissu économique, composé à 90% de TPE de moins de 11 salariés ne disposant pas de leviers pour amortir cette crise, sera durablement abîmé avec une victime principale : l’emploi sur notre territoire. Entreprises et salariés sont embarqués dans le même bateau, il ne s’agit pas de le faire sombrer.
Dans ce contexte, il est plus que jamais nécessaire de préserver l’activité des entreprises et donc le pouvoir d’achat de leurs collaborateurs. A cet effet, la CCI Nantes St-Nazaire consulte les 60.000 entreprises du territoire afin de faire remonter leurs propositions pour sortir de cette crise fiscale et sociale. C’est un des rôles des Chambres de Commerce et d’Industrie, comme celui de nombreux autres corps intermédiaires, qui démontrent toute leur légitimité dans la période difficile que traverse le pays.
ALLO PME
« Dans cette période difficile, encore plus à l’approche des fêtes de fin d’année qui représentent pour certaines d’entre-elles un enjeu vital, la CCI Nantes St-Nazaire est plus que jamais aux côtés des entreprises du territoire pour les aider à faire face à cette baisse d’activité et à préserver l’emploi », note Yann Trichard, président de la CCI Nantes St-Nazaire.
Face à cette situation exceptionnelle, la CCI Nantes St-Nazaire se mobilise pour informer, orienter et accompagner les commerçants, les artisans et les chefs d’entreprises touchés par ce mouvement.
Pour cela, la CCI Nantes St-Nazaire active son dispositif ALLO PME et met en place un numéro dédié 02 40 44 63 88
Via le 02 40 44 63 88, les dirigeants d’entreprises dont la situation financière se trouve fragilisée seront accompagnés et orientés par des conseillers CCI pour trouver des solutions adaptées à leur situation.