Des perspectives favorables mais une certaine prudence chez les chefs d’entreprise
La CCI présente les résultats de la 17ème enquête de conjoncture, réalisée auprès de 735 chefs d’entreprises de Loire-Atlantique, entre les 11 et 22 janvier 2016. Cette nouvelle enquête de conjoncture révèle que 72% des chefs d’entreprises enquêtés estiment une amélioration ou une stabilisation de la conjoncture (+1 point par rapport à juin).
L’évolution des principaux indicateurs confirme la stabilité de l’embellie même si celle-ci reste fragile : si le chiffre d’affaires s’est au moins maintenu pour les ¾ des répondants, les investissements sont toujours faibles et les difficultés de trésorerie fréquentes.
Comme en juin dernier, les perspectives sont globalement favorables mais les chefs d’entreprises restent prudents : le manque de visibilité, le contexte géopolitique préoccupant et les investissements publics en berne peuvent freiner certains projets. Le solde d’opinion des chefs d’entreprises, entre ceux qui anticipent une situation en hausse et ceux qui prévoient une nouvelle baisse, reste, néanmoins, toujours positif (+8).
Une situation contrastée selon les secteurs d’activités
Si, globalement, l’enquête montre une consolidation de l’amélioration de la situation des entreprises déjà observée en juin dernier, les résultats restent contrastés d’un secteur d’activités à l’autre.
Dans l’industrie, l’amélioration se poursuit avec 76% des entreprises qui notent un maintien ou une amélioration de leur situation (+7 points par rapport à juin dernier). Les perspectives sont plutôt favorables avec 89% des industriels qui estiment que la situation va se maintenir ou s’améliorer. Si la plupart des indicateurs restent positifs, petit bémol pour les investissements. Malgré la bonne santé des donneurs d’ordre, la visibilité reste toujours très réduite.
Les professionnels du commerce de gros bénéficient aussi de l’embellie globale : près de la moitié (48%) des répondants juge la situation favorable (+16 points par rapport à juin dernier). Les prévisions de court terme sont orientées positivement et la situation financière des entreprises semble s’être légèrement améliorée, la baisse du prix des matières premières y contribuant. La prudence reste néanmoins de mise et toutes les entreprises ne profitent pas de l’embellie : une légère hausse du nombre d’entreprises constatant une dégradation est observée par rapport à juin dernier.
La tendance observée en juin dernier se confirme : c’est dans les services aux entreprises que la conjoncture est la plus favorable. 79% des professionnels jugent que la situation économique s’est améliorée ou stabilisée au cours du second semestre 2015. Les perspectives restent aussi favorables mais moins franchement qu’en juin dernier : le manque de visibilité, la fragilité des clients, l’allongement des délais de paiement appellent toujours à la prudence. A noter, le secteur des transports tire son épingle du jeu par rapport aux autres activités de ce secteur, en bénéficiant notamment d’un prix du gazole bas.
La situation dans le secteur de la construction reste toujours fragile. Si la dégradation se poursuit pour « seulement » 22% des répondants (ils étaient 51% il y a un an), l’amélioration n’est pas encore là. L’année se termine avec des carnets de commande en baisse pour la moitié des répondants. La faiblesse de l’investissement public et la vive concurrence sur les prix n’offrent pas des perspectives très favorables, malgré des mises en chantier en hausse. Les indicateurs sont plutôt à la baisse même si de légers signes de reprise, notamment dans le second d’œuvre, sont signalés à court terme.
Le secteur du commerce et des services aux particuliers, qui avait bénéficié d’une légère amélioration en juin, termine l’année en demi-teinte. Plus impactés que les autres secteurs d’activités par le climat de frilosité lié aux attentats de novembre, les commerçants constatent que la fréquentation et le panier moyen sont en baisse respectivement pour 41% et 42%. Les perspectives restent assez pessimistes pour les commerçants. Pour les services aux personnes, la baisse des charges pour les particuliers employeurs est une mesure plutôt bien accueillie.
Dans l’hôtellerie - restauration, la fin d’année reste terne, victime d’un climat morose et d’une demande faible. Le regain d’activité observé en juin dernier ne s’est pas confirmé ; même si les prévisions 2016 laissent entrevoir quelques signaux de reprise au niveau de la fréquentation.
Le bas niveau des marges et les problèmes de trésorerie en tête des principales difficultés
Les principales difficultés rencontrées par les chefs d’entreprises restent le bas niveau des marges, particulièrement dans la construction ; et les problèmes de trésorerie qui s’accentuent (au second rang des difficultés avec +13 points par rapport à juin). Globalement, le manque de visibilité se fait toujours ressentir, freinant une reprise franche des investissements, tous secteurs confondus.
Si la prudence reste de mise, les indicateurs montrent néanmoins une légère amélioration de la situation financière des entreprises. Celle-ci est jugée préoccupante pour 29% des entreprises, alors que ce taux atteignait 40% il y a un an. La relation avec les banques tend à s’améliorer même si les conditions d’accès au crédit restent toujours inchangées pour 81% des répondants.