Progresser dans des environnements complexes
La CCI Nantes St-Nazaire et In Extenso Tourisme, Culture et Hôtellerie (TCH) organisent la conférence annuelle des Tendances de l’hôtellerie 2015 dans le Grand Ouest. Après un exercice 2013 difficile, l’année 2014 s’est achevée sur un bilan contrasté pour l’hôtellerie française et dans le Grand Ouest. En cause notamment, la conjoncture économique morose mais aussi la hausse de la TVA. Pour tous les hôteliers, 2015 s’annonce comme une année décisive.
Une année 2014 mitigée
L’année écoulée n’aura pas été celle de la reprise. Les chiffres d’affaires de l’hôtellerie française, hors Paris et la Côte d’Azur, ont stagné en 2014, voire baissé pour certaines catégories. Schématiquement, l’entrée de gamme a enregistré une baisse des chiffres d’affaires hébergement de près de -4% pour les catégories économique et super économique. Le reste du marché n’a connu qu’une très faible baisse, voire s’est stabilisé, à -1.2% pour le milieu de gamme, -1.0% pour le haut de gamme et 0.4% pour l’hôtellerie de Luxe.
Pour l’ensemble des catégories, la conjoncture économique a continué de peser sur les prix moyens. Ceux-ci sont en retrait de -1% à -2% pour toutes les catégories. Cette baisse a moins pénalisé les catégories haut de gamme dont la légère progression de l’occupation a compensé le recul des prix moyens. L’hôtellerie économique et super-économique enregistre à l’inverse une baisse de la fréquentation de -2%. L’hôtellerie d’entrée de gamme a été pénalisée par un environnement économique difficile mais aussi par la hausse de 3 points de la TVA.
Dans le Grand Ouest, hors grandes agglomérations, la situation est identique pour l’entrée de gamme. Les catégories économique et super-économique cumulent baisse de l’occupation et des prix moyens. Les chiffres d’affaires hébergement sont en retrait de plus de 4%. Le littoral ne fait pas exception et affichent des baisses similaires.
L’hôtellerie du Grand Ouest se distingue toutefois du reste de la France sur la tranche supérieure du marché. L’hôtellerie haut de gamme et de luxe n’a pas enregistré de progression de la fréquentation et le chiffre d’affaires hébergement a continué de baisser en 2014. L’hôtellerie milieu de gamme affiche à l’inverse une reprise plus marquée. La hausse de la fréquentation a permis de compenser les baisses de prix moyens et de présenter une croissance modeste mais bienvenue des chiffres d’affaires hébergement.
« La reprise de la fréquentation sur l’hôtellerie milieu de gamme est une bonne nouvelle pour l’hôtellerie du Grand Ouest. Traditionnellement, c’est la catégorie emblématique de la clientèle d’affaires. On peut espérer que cette progression signe un début de reprise qu’on verra s’accentuer en 2015 et plus certainement en 2016.», commente Olivier Petit, Associé Tourisme, Culture et Hôtellerie chez In Extenso.
Le bilan est contrasté pour les grandes agglomérations de l’Ouest. Nantes et Angers continuent de souffrir de la conjoncture économique. Les deux villes voient leur occupation et leur prix moyen continuer de baisser. Rennes et Angers bénéficient à l’inverse d’une progression de la fréquentation pour stabiliser leur chiffre d’affaires hébergement, voire le faire augmenter.P
rojections d’activité 2015
Après une année 2014 difficile, 2015 présente quelques belles opportunités. Pas de quoi afficher des taux de croissance exceptionnels mais suffisamment pour retrouver le chemin de la croissance pour la majorité des catégories. De la reprise, même modeste, de la croissance économique en passant par une parité monétaire plus favorable à la zone euro, des leviers existent. Au final, le marché devrait connaître une croissance de 0,7% à 2,6% de son chiffre d’affaires hébergement mais avec de nettes différences selon les catégories.
La progression devrait être forte pour les catégories haut de gamme et de luxe. Elles bénéficieront de la conjoncture internationale et pourront en outre s’appuyer sur une année impaire plus porteuse en gros congrès pour améliorer leurs performances. L’hôtellerie milieu de gamme devrait poursuivre sur le début de reprise engagé sur le dernier semestre 2014. Toutefois, plus orientée sur la clientèle française elle ne pourra prétendre à une aussi belle dynamique que l’hôtellerie haut de gamme. Les catégories économique et super-économique afficheront des dynamiques moins fortes. Ces catégories resteront pénalisées par la conjoncture économique. L’économie française ne devrait afficher qu’une progression modeste et la pression sur les prix moyens restera élevée sur ces catégories. Pour l’hôtellerie super-économique, la tendance lourde au recul de son occupation depuis plusieurs années continuera de se poser.
Les grandes tendances qui vont continuer à marquer le secteur
• L’hôtellerie super économique peut-elle remonter la pente ? Après 3 années de tassement de la performance, 2014 aura montré la rigidité du positionnement tarifaire, avec une clientèle très sensible au prix affiché. La hausse de la TVA a grandement pénalisé la catégorie. Toutefois, les acteurs les plus ambitieux, ayant investi dans la modernisation de leur produit s’en tirent mieux que les autres. De même, la stratégie qu’ont eu certains acteurs de se rapprocher des centres-villes s’est avérée payante. Ils ont mieux résisté à la crise.
• Résidence, la redécouverte du moyen/long séjour ou le tournant stratégique. 2014 marque un recentrage des résidences sur leurs clientèles de moyens / longs séjours, avec pour conséquence une hausse des taux d’occupation mais un recul quasi généralisé des prix moyens. La stratégie peut, dans certains cas, se traduire par un recul du chiffre d’affaires mais tant qu’il reste limité ce n’est pas un souci. Il faut dire que la clientèle de moyens / longs séjours demande moins de services et qu’elle permet d’économiser sur les charges d’exploitation.
• Le succès de l’hôtellerie expérientielle. La tendance à la standardisation a fait long feu. Désormais, l’hôtellerie de chaînes, comme les indépendants, met en avant l’expérience procurée aux clients. Les acteurs font preuve d’une créativité impressionnante pour faire découvrir à des clients toujours plus connaisseurs, de nouveaux concepts. A la clé, une occupation à la hausse et des prix moyens supérieurs au reste du marché.
• Le digital restera sans conteste une composante incontournable du succès hôtelier. Les touristes n’ont jamais autant utilisé internet et les médias sociaux pour effectuer leur choix de voyage et réservation. Les dirigeants de l’industrie du tourisme vont devoir accompagner cette tendance de fond et même accélérer leur mutation digitale à tous les niveaux de l’exploitation.
Tourisme en Loire-Atlantique : une activité économique majeure, mais aussi un baromètre de l’attractivité du territoire
A l’occasion de la 3ème édition des « Tendances de l’hôtellerie dans le Grand Ouest », la CCI Nantes St-Nazaire a présenté une étude sur le tourisme en Loire-Atlantique. Des données chiffrées et une analyse des tendances permettent d’affirmer que le tourisme est un secteur d’activité qui pèse aujourd’hui lourd dans l’économie du territoire, tant en termes d’emplois que de chiffre d’affaires, qui d’ailleurs s’élève à 3 milliard d’euros.
Le contexte a cependant fortement évolué ces dernières années avec la concurrence accrue entre destinations nationales et internationales. Le développement des lignes aériennes à bas coûts, d’internet qui permet d’organiser son voyage en quelques clics, et plus généralement un changement de comportement du consommateur (impacts de la crise notamment avec la baisse du taux de départ en vacances, nouvelles formes de tourisme, nouveaux types d’hébergements…) modifient la donne. Les élus de la CCI, conscients de ces enjeux, en font un axe stratégique fort de leur mandature.