UNe resilience certaine de l'économie départementale
La CCI Nantes St-Nazaire a mené son enquête de conjoncture auprès de 2322 entreprises représentatives du tissu économique de Loire-Atlantique entre le 14 et le 28 janvier. Après plusieurs années de croissance, la crise sanitaire est venue stopper la dynamique territoriale, 58% des entreprises locales accusant un chiffre d’affaires 2020 en baisse par rapport à 2019, avec toutefois de fortes disparités selon les secteurs d’activité. L’essentiel du tissu économique de Loire-Atlantique affiche cependant une certaine résilience, en témoigne un indice de confiance en l’avenir de leur entreprise en légère hausse de la part des dirigeants locaux par rapport au mois de septembre.
Evolution de l’activité économique en 2020
La crise sanitaire est venue impacter la machine économique de Loire-Atlantique. L’enquête de conjoncture réalisée par la CCI Nantes St-Nazaire met en avant que 58% des entreprises du département accusent une baisse de chiffre d’affaires en 2020 par rapport à 2019, alors que 22% enregistrent une hausse et 20% une stabilité.
Sur la dernière période pré-crise sanitaire (dernier trimestre 2019), les entreprises de Loire-Atlantique faisaient état de chiffre d’affaires en baisse pour 27% d’entre-elles, 34% stables et 39% à la hausse.
Cette moyenne annuelle est fortement impactée par la période du premier confinement, le dernier trimestre 2020 étant sensiblement plus favorable (en particulier pour les secteurs de l’industrie et du BTP).
Cette enquête de conjoncture fait cependant apparaître des situations très disparates selon les secteurs d’activités.
Sans surprise, ce sont les secteurs des loisirs, de l’hôtellerie-restauration, du spectacle et du sport qui sont particulièrement touchés par la baisse d’activité. A contrario, le commerce de détail, l’informatique et les industries alimentaires sont les secteurs qui enregistrent le plus de hausses.
Pour le commerce de détail, on semble par exemple assister à un phénomène de vase communicants ; ce qui ne peut pas être dépensé par les consommateurs dans les restaurants l’étant, pour partie, dans les commerces alimentaires.
Evolution de l’emploi
Dans ce contexte, la baisse des effectifs salariés reste cependant contenue dans un nombre limité d’entreprises puisque 73% d’entre-elles indiquent une stabilité de leurs effectifs en 2020 par rapport à la fin 2019, 15% ayant vu leurs effectifs diminuer et 12% augmenter.
La situation pré-crise du dernier trimestre 2019 faisait apparaître une situation assez proche avec 69% des entreprises qui faisaient état d’effectifs stables, 14% en baisse et 17% en hausse
En termes d’emplois, ce sont les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire et les périodes de confinement ou de couvre-feu qui enregistrent la plus forte baisse des effectifs, 45% des CHR ayant ainsi connu une baisse des effectifs en CDI, CDD et intérim.
Quelles perspectives ?
Niveau d’activité
Pour les trois prochains mois, la moitié des entreprises interrogées anticipent une stabilité ou une hausse de leur chiffre d’affaires.
A noter que les perspectives au 1er trimestre sont plus encourageantes dans le BTP (73% des entreprises envisagent une stabilité ou une hausse de leur CA) et dans l’industrie (64%), deux secteurs qui constituent des moteurs pour l’économie locale.
Face à la crise sanitaire et à ses conséquences, on retombe ici sur une situation similaire à celle observée au début des années 2010.
La période actuelle constitue donc une cassure par rapport aux dix dernières années, période durant laquelle la principale préoccupation des entrepreneurs du département portait sur les difficultés de recrutement qu’ils pouvaient rencontrer.
Le niveau de confiance
L’enquête réalisée révèle chez les dirigeants de Loire-Atlantique un niveau de confiance en l’avenir de l’entreprise en hausse par rapport à septembre dernier pour l’ensemble des secteurs d’activité, mais toujours avec de réelles disparités.
Cet indice moyen de confiance passe ainsi de 5,8 à 6,2 (échelle de 1 à 10).
Ce regain de confiance peut s’expliquer par l’évolution des dispositifs de soutien mis en place par le Gouvernement et notamment leur ciblage accru en direction des entreprises les plus en difficulté.
Les investissements
Pour 2021, un tiers des entreprises envisagent de maintenir ou d’intensifier leurs investissements, et un tiers de les ralentir.
Les entreprises qui envisagent d’intensifier leurs investissements sont plus nombreuses dans le secteur informatique (22%) et dans l’industrie (16%). A l’inverse, le ralentissement des investissements concerne de façon plus marquée les CHR (50%).
A noter que les investissements projetés le sont notamment pour du renouvellement d’équipements (33% des entreprises), pour le marketing/communication (23,6%) et le développement commercial (23,4%).
L’emploi
Pour les trois prochains mois, 81% des entreprises interrogées tablent sur une stabilité de leurs effectifs en CDI. La part de celles qui prévoient des effectifs en hausse recule à 8%, un niveau qui reste cependant supérieur à celui du début des années 2010.
Pour l’emploi en CDD et Intérim, les perspectives de réduction d’effectifs sont contenues pour les 3 prochains mois, mais les entreprises sondées ne montrent pas de signes de reprise pour ces types de contrats.
La trésorerie des entreprises
48% des entreprises interrogées font état de difficulté de trésorerie à l’occasion de cette enquête. Traditionnellement, entre 25 et 35% des entreprises déclarent des difficultés de trésorerie (niveau observé depuis le milieu des années 2010).
Les situations « très difficiles » concernent 14% des entreprises, mais ces dernières représentent moins de 2% de l’emploi.
Peu d’entreprises avec salariés font état de difficultés de trésorerie importantes.
EN BREF
- Un positionnement économique départemental avantageux, basé sur un socle industriel fort et une économie tertiaire dynamique.
- Des situations d’entreprises contrastées : l’essentiel du tissu économique fait montre de résilience, les situations très difficiles ne concernent qu’une minorité de secteurs d’activités.
- Une part d’expectative qui demeure, mais des signaux encourageants pour 2021.