Des mesures irresponsables
Chers amis chefs d’entreprise,
Si vous lisez cet éditorial, c’est que vous vous intéressez à votre territoire, à votre CCI, et que vous savez sans doute à quoi elle sert.
Je ne vais donc pas vous parler de nos missions et de nos actions si utiles à nos commerçants et à nos entreprises, a fortiori en cette période difficile.
Non, je voudrais vous faire part de nos discussions avec l’Etat qui cherche à compenser l’absence de rigueur budgétaire de nos administrations depuis de multiples années.
D’abord, l’Etat va prélever sur les fonds de roulement de l’ensemble des CCI françaises, dès 2015, une somme de 500 M€, après avoir déjà prélevé 170 M€ en 2014. Conséquence immédiate : une remise en cause drastique de nos projets d’investissements, notamment dans la formation.
Ensuite, l’Etat prévoit une baisse de 40 % de notre seule ressource fiscale, la TFC, entre 2015 et 2017.
Pendant ce temps, les autres réseaux consulaires sont impactés à hauteur de -2 à -6% sur la même période, et l’Etat, comme les collectivités locales, sont également très loin de subir le même sort.
Ces mesures irresponsables, si elles sont réellement appliquées dans leur globalité, entraîneront un changement brutal de notre politique d’accompagnement des entreprises et de soutien financier aux nombreuses associations et instances, et ce pour le plus grand profit du développement économique de notre département.
Elles vont aussi impacter l’équilibre financier de nos écoles et nos ressources humaines.
Le ver est dans le fruit
Ces mesures sont un véritable hold up sur la taxe payée que les entreprises sont censées verser à 100 % à leurs CCI. Elles nuisent délibérément aux commerçants et aux PME-PMI qui n’ont sans doute pas le même attrait que les groupes du CAC 40.
Notre énorme défaut est d’être des établissements publics avec, à leur tête, des entrepreneurs pour les gérer. Résultat : nous présentons des bilans équilibrés tout en exerçant pleinement nos missions avec des collaborateurs compétents et dévoués.
Autant d’éléments qui ne peuvent sans doute pas convenir à ceux qui nous gouvernent et qui, depuis trop longtemps, ignorent la réalité des PME et ne savent pas ce que le mot « économie », dans tous les sens du terme, veut dire.
Pénalisant les bons gestionnaires, ils refusent également d’écouter les propositions fortes et responsables que nous avons formulées et qui permettaient de contribuer au redressement des finances publiques, tout en baissant la fiscalité sur les entreprises.
Alors bien sûr, vous n’allez pas descendre dans la rue pour défendre vos CCI, certains vont même penser que si l’Etat en arrive là, c’est parce que nous étions trop riches… !
Peu importe, le ver est dans le fruit et nous devons absolument sauver l’arbre.
C’est pourquoi, vous pouvez compter sur ma responsabilité de chef d’entreprise et de président de CCI pour ne pas abandonner ce navire et l’équipage.
Nous allons donc avec le Bureau, la Direction et les membres de la CCI, reconstruire notre Chambre avec cette nouvelle donne.
Ne soyez pas surpris que cela nous conduise à faire des choix drastiques dans nos activités et dans nos actions, ce qui ne sera pas sans conséquence pour le développement des TPE-PME et des territoires de la Loire-Atlantique.