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Actualité

Plein Ouest - 24 Mars 2014

Le Grand Port Maritime face au défi de la transition énergétique

La conjoncture économique et la volonté nationale de réduire la facture énergétique entraînent une baisse des importations de l’énergie. Un défi pour le port de Nantes Saint-Nazaire dont l’énergie fossile représente 63% du trafic.

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Un trafic énergétique de 17,5 millions de tonnes en 2013

 

Le trafic total du port de Nantes Saint-Nazaire s’est établi à 27,7 millions de tonnes en 2013. Nous sommes loin des quelque 34 millions enregistrés voici une décennie. Entre les seules années 2010 et 2013, les importations en gaz naturel liquéfié (GNL), via le terminal de Montoir de Bretagne,  ont chuté de 4,9 à 1 million de tonne.

« L’Asie est en plein développement et ses besoins en gaz sont grandissants, explique Jean-Pierre Chalus, président du directoire du Grand Port Maritime. Les producteurs de gaz peuvent le vendre jusqu’à 1,5 fois plus cher en Asie qu’en Europe. Si bien que nos fournisseurs du Qatar préfèrent livrer leur gaz sur le continent asiatique.

Par ailleurs, Total a ouvert voici 2 ans une unité à Fos-sur-Mer qui récupère le gaz algérien. Il nous reste surtout l’approvisionnement angolais mais, notamment d’un point de vue sécuritaire, l’Angola est un pays compliqué… »

Concernant les hydrocarbures, avec un trafic de 7,8 millions de tonnes de pétrole brut et de 1,8 de pétrole raffiné, la baisse en 2013 est de 1,2 million de tonne. Des résultats principalement dus à l’arrêt technique, obligatoire tous les 5 ans, de la raffinerie Total de Donges au 1er trimestre 2013. Cela s’est traduit par une augmentation de 3,7% des importations des hydrocarbures raffinés et une baisse de 8,8% de leur exportation* vers la France.

 

Le marché de l’énergie complètement chamboulé

 

Enfin, le trafic de charbon, destiné exclusivement à l’alimentation de la centrale thermique EDF de Cordemais, a baissé de 10% en 2013.

« Pour autant, nous avons enregistré 1,9 millions de tonne, ce qui représente tout de même une bonne année », pondère Jean-Pierre Chalus. 

En tout, le trafic énergétique a baissé de 2,3 millions de tonnes entre 2012 et 2013.

« Les voitures consomment moins, la France veut réduire sa facture énergétique, de nouvelles énergies voient le jour…

Ce sont autant d’éléments qui chahutent le modèle des ports dont beaucoup étaient assis sur le trafic des énergies fossiles, poursuit Jean-Pierre Chalus.

Le fait que les USA exploitent désormais le gaz de schiste a également mis fin à l’exportation vers le continent nord-américain de nos hydrocarbures raffinés.

Si bien que l’Europe se trouve en surcapacité d’outil de raffinage. Sans doute, dans un avenir assez proche, compterons-nous moins de raffineries ? La nôtre n’est toutefois pas remise en cause ».

 

2e port énergétique après Marseille

 

La surcapacité concerne également le gaz. « L’hypothèse émise en 2009 d’agrandir le terminal méthanier de Montoir-de-Bretagne n’est évidemment plus d’actualité, poursuit Jean-Pierre Chalus. Le monde est devenu moins prévisible. Concernant le gaz, nous n’avons pas d’engagement d’armateurs. Certains méthaniers sont devenus des entrepôts de stockages flottants. En fonction du cours du gaz, un méthanier décide, ou non, de s’arrêter à Saint-Nazaire ou de poursuivre sa route. Dès lors, il devient difficile pour un port de planifier ».

Selon Francis Bertolotti, président du conseil de surveillance du port, « nous avons un réel manque de visibilité. Nous pensons que le gaz reviendra même si nous ne savons pas quand. En fait, il suffit  d’un événement majeur pour que tout change. Si, par exemple, les relations avec la Russie se tendent et que le robinet des pipelines russes se ferme, il faudra bien que le gaz repasse par les océans.» Aujourd’hui, le Grand Port Maritime est capable de recevoir les plus grands méthaniers du monde de type Qmax et Qflex (le Q signifiant Qatar), d’une capacité de 270.000 m3 de gaz liquéfié. « L’outil est là, reprend Francis Bertolotti. Et nous souhaitons conserver toutes les installations pour être prêts lorsque le trafic repartira ».

D’ici là, le Grand Port Maritime, qui élabore sa nouvelle stratégie, veut continuer à générer du flux en développant son trafic conteneur, vraquier et roulier. Le port va également jouer la carte des Energies Marines Renouvelables (EMR) en transportant les futures éoliennes construites par Alstom.

 

 

DSM - Plein Ouest
Photos Nantes Saint-Nazaire port André Bocquel et DSM

 

* Dans le langage portuaire, un produit est dit exporté s’il est embarqué depuis un terminal et qu’il quitte le port. Et ceci, même si ledit produit est ensuite livré en France. De la même manière, on parle d’importation pour un produit arrivant à St-Nazaire même s’il provient, par exemple, de la Rochelle.

 

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