Des entreprises en panne de mobilité
Une entreprise ne vit pas en… vase clos. Pour être approvisionnée, répondre aux commandes de ses clients, assurer ses rendez-vous, etc., elle doit pouvoir compter sur des dessertes de transport adaptées et performantes. D’où le souhait de nombreux acteurs économiques (réseaux et clubs d’entrepreneurs, élus locaux…), dans le Sud-Loire, de voir enfin se concrétiser le projet d’un nouvel axe routier entre Clisson et Ancenis. « Depuis des années, les entreprises du territoire attendent cette liaison structurante, nécessaire au développement économique du vignoble », rappelle ainsi Patrick Le Jallé, délégué territorial de la CCI pour le vignoble nantais et directeur de la société Blanloeil à Clisson.
LE FEU VERT EST DONNÉ…
âti collectivement, ce projet routier n’est pas nouveau : ces dernières années, il a reçu nombre de validations. Après l’examen de sept scénarii différents à l’Est de Vallet et de Mouzillon – autant d’alternatives à la traversée complexe de ces communes -, et la tenue d’une concertation publique en 2013, le Conseil départemental a soumis un projet de tracé routier au Ministère de l’Agriculture, qui en a validé le principe. Si le feu vert a donc été donné, des freins pour autant subsistent. Notamment d’ordre politique avec une difficulté, pour les communes concernées, à s’accorder sur le tracé définitif de cette future route.
TOUJOURS PAS DE DÉMARRAGE
Dans les faits, ce statu quo impacte tout un territoire. Avec des désagréments à la fois pour ses habitants et ses entreprises, au nombre de 2 500 sur la seule CC Sèvre et Loire. La congestion routière sur certains points, et à certaines heures, en est un important, comme le souligne Loïc Jumeau. « Dans le secteur de la maçonnerie, nous nous déplaçons beaucoup et, chaque jour aux heures de pointe, nous perdons du temps à l’entrée de Vallet et lors de la traversée du bourg de Mouzillon », dit le gérant de l’entreprise Socoval. Un constat partagé par Patrick Le Jallé. « Dans certains endroits, en raison d’accotements instables, deux camions ne parviennent pas à se croiser. Ce qui occasionne des bouchons conséquents et des problèmes en termes de flux logistiques pour nos entreprises », observe le délégué CCI.
L’ATTRACTIVITÉ LOCALE EN JEU
A cela s’ajoutent d’autres effets, dommageables pour la vitalité économique du vignoble nantais. Car un territoire mal desservi, ne garantissant pas une mobilité optimale, est aussi moins attractif que d’autres. Ainsi, le temps passé sur le trajet domicile-travail fait-il partie des critères de sélection des « talents » en recherche de poste.
Pour les entreprises en quête d’une implantation, l’accessibilité via des dessertes routières efficaces l’est tout autant. Selon Loïc Jumeau, la traversée des bourgs de Vallet ou de Mouzillon pour accéder aux zones d’activités de ces communes est parfois dissuasive. « Les dirigeants préfèrent s’installer à proximité de la quatre voies voire dans la zone industrielle du Petit Lapin en Maine-et-Loire, à une quinzaine de kilomètres d’ici », constate-t-il. D’où l’importance, alors que l’activité économique repart, de se doter des leviers pour accélérer. La réalisation d’une nouvelle liaison routière entre Clisson et Ancenis en est un
Par Agence FRAZZEO