ces dirigeants, qui ont cédé leur entreprise : témoignages
Jérôme Le Pan, cédant du laboratoire dentaire Le Pan (fabrication de matériel dentaire) – Transmission interne
« J’ai vu nombre de confrères qui, ne voulant pas céder leur « bébé », loupaient des ventes. Ou d’autres, qui arrêtaient d’investir des années avant la cession, ce qui diminuait la valeur de l’entreprise. Très tôt, j’ai donc choisi de me préparer à la cession de l’entreprise, en la passant en société. Je me suis dit qu’il fallait être prêt, si je croisais quelqu’un auquel j’ai envie de céder les rênes. C’est parmi mes collaborateurs, en interne, que j’ai trouvé cette personne. Il y a 4 ans, avec Marc-Antoine Tersen avec lequel je travaillais depuis près de 15 ans, nous avons engagé la démarche de cession. Il a ainsi suivi une formation de repreneur d’entreprise telle que les chambres consulaires, Chambre des métiers ou CCI, en proposent sur le territoire. Et côté valorisation, j’ai fait appel à un comptable pour calculer le prix.
Dans les petites structures artisanales, le salarié n’a pas forcément les moyens de reprendre une entreprise, qui fonctionne bien. Pour être crédible vis-à-vis de la banque, nous avons donc créé une holding, que nous avons rachetée ensemble. Et la banque a suivi, avec un refinancement sur 7 ans. Depuis, je lui laisse la place qu’on a définie… »
Marie-Josée Riclet, cédante de l’entreprise Transeco (transport et logistique) – Transmission externe
« Le 1er mai dernier, mon mari et moi avons cédé notre entreprise. Après avoir pris progressivement la décision, nous avons senti que c’était le moment de vendre. Le plus difficile a été d’estimer la valeur de notre entreprise, après 37 ans d’activité. Pour cela, j’en ai d’abord parlé à ma banque, qui nous a proposé son service Fusion /Acquisition. Un expert est venu sur place réaliser un audit, en étudiant notre portefeuille clients, nos chiffres, notre activité, etc. Puis, il est revenu un mois plus tard avec une valorisation mais aussi… un devis élevé. Nous avons donc préféré prendre d’autres avis, auprès de notre branche professionnelle, de concurrents, de notre expert-comptable, etc. Seulement, il y avait autant de calculs que de personnes rencontrées ! C’est finalement à trois, lors d’une rencontre avec le futur repreneur, que nous avons fixé ensemble le prix. Outre notre entente à ce niveau, nous avons tout de suite vu qu’il avait le profil. Du même métier que nous, il parlait le même langage. Pour nous, c’était des signes qu’il allait donner la continuité que nous souhaitions à l’entreprise. Cinq mois après, il prenait les clés de Transeco. »
Gilles D’Hermies, cédant de l’entreprise Genicado (communication par l’objet) – Transmission familiale
« Il y a 10 ans, puis 6 ans, mes deux fils sont rentrés tour à tour dans l’entreprise, que j’avais rachetée en 1981. La force de ce duo repose sur leur complémentarité : Quentin possède plutôt le profil d’un ingénieur, gérant tout ce qui est outil de production, SI, etc., tandis que Martin est expert sur les volets marketing et développement commercial. Tous les jours, ils se rencontrent au sein de Genicado pour échanger et croiser leurs visions. Céder son entreprise à ses enfants est plus fluide même s’il a fallu, pour cette transaction complexe, trouver un bon avocat. Je savais qu’ils étaient complémentaires, compétents et que leurs savoir-être étaient à la hauteur mais, il était important aussi qu’ils aient de la légitimité par rapport aux parties prenantes. Qu’ils développent les qualités nécessaires de respect du client, du fournisseur, du banquier… A force d’humilité, et d’apprentissage dans des réseaux d’entrepreneurs tels que le CJD, Martin a réussi ainsi à gravir différentes marches. En un an, avec ce duo à sa tête, Genicado a enregistré 20 % de croissance. Une réussite ! Et c’est donc bien naturellement que je m’efface… »
Par Agence Frazzeo